Le ministère américain de la Justice fait pression pour la vente de Google Chrome, suite aux allégations selon lesquelles le géant de la technologie aurait monopolisé le marché des navigateurs Web. La vente pourrait rapporter entre 15 et 20 milliards de dollars, un coup dur financier pour l’entreprise. Si le juge de district américain Amit Mehta donne son accord à la vente, cette décision pourrait marquer un tournant dans la domination de Google dans le domaine de la publicité en ligne.
Le ministère américain de la Justice oblige de manière agressive Google à vendre son navigateur Chrome, accusant l’entreprise de pratiques monopolistiques illégales sur le marché de la recherche. L’affaire tourne autour d’une décision du juge de district américain Amit Mehta, qui a estimé que la domination de Google dans le domaine de la recherche et le paiement de 26 milliards de dollars en 2021 pour faire de Chrome le navigateur par défaut sur les appareils Android et d’autres plateformes restreignaient injustement la concurrence. Le ministère de la Justice affirme que cette décision a effectivement exclu les concurrents du marché et porté préjudice aux consommateurs.
La vente de Google Chrome pourrait-elle signifier la fin de la domination de Google dans le domaine de la recherche ?
Mémorandum du juge Mehta l’opinion indiquait que Le comportement de Google n’a pas été contrôlé pendant plus d’une décennie et ses accords de distribution limitaient les possibilités de développement des moteurs de recherche concurrents. Selon Bloombergces accords a fermé une partie substantielle du marché des services de recherche généraux, compromettant ainsi les chances des concurrents de rivaliser sur un pied d’égalité. La décision du tribunal ouvre la voie au gouvernement pour pousser à la vente du navigateur, ce qui pourrait considérablement détruire la structure commerciale de Google et l’ensemble du marché.
La vente de Chrome représenterait un changement monumental dans le domaine technologique, et avec l’énorme base d’utilisateurs du navigateur – plus de 3 milliards d’utilisateurs actifs chaque mois – cela pourrait rapporter une somme. Les experts estiment la valeur de Chrome entre 15 et 20 milliards de dollars, ce qui en fait un actif très lucratif. Cependant, les critiques affirment que même si Chrome est précieux, sa véritable valeur réside dans sa capacité à diriger les utilisateurs vers d’autres services Google, comme son moteur de recherche et sa plateforme publicitaire. Si Chrome devait être vendu, cela pourrait rompre ce lien critique, entraînant des changements majeurs dans la manière dont Google génère des revenus.
Le gouvernement américain obligera-t-il Google à vendre Chrome et perturbera-t-il l’ensemble de l’industrie technologique ?
La vente potentielle de Chrome pourrait avoir de sérieuses conséquences sur le modèle économique de Google, notamment sur ses revenus publicitaires. Alphabet Inc., la société mère de Google, est évaluée à plus de 2 000 milliards de dollars, dont une grande partie est liée à ses opérations publicitaires. Chrome, le navigateur le plus utilisé au monde, est un acteur central de cet écosystème. Il génère du trafic vers le moteur de recherche de Google, qui alimente le modèle de revenus publicitaires de l’entreprise.
La détention par Chrome de 61 % du marché américain des navigateurs pourrait limiter la capacité de Google à maintenir l’engagement des utilisateurs avec ses services, qui sont fortement liés à la publicité. Le rôle de Chrome en tant que passerelle permettant de diriger les utilisateurs vers les différents produits de Google, y compris son service phare d’IA, Gemini, fait partie intégrante des sources de revenus de Google. Si Chrome devait être vendu, l’entreprise pourrait perdre un élément clé de sa stratégie publicitaire.
Bien que Chrome ne soit pas un générateur de revenus direct comme le moteur de recherche de Google, il constitue un canal précieux pour les revenus publicitaires. Comme l’a souligné Bob O’Donnell de TECHnalysis Research, il n’est pas « directement monétisable », mais il joue néanmoins un rôle clé en dirigeant les utilisateurs vers la plateforme publicitaire de Google. L’intégration de Chrome avec les autres services de Google, comme ses produits d’intelligence artificielle, explique en partie pourquoi il revêt une telle valeur.
Google a fermement rejeté la pression du ministère de la Justice en faveur d’une vente, la qualifiant de partie d’un « programme radical » plus large dépassant le cadre des préoccupations juridiques. Lee-Anne Mulholland, vice-présidente des affaires réglementaires de Google, a fait valoir que les actions du gouvernement nuiraient non seulement aux consommateurs et aux développeurs, mais également au leadership technologique américain lorsque le pays serait compétitif à l’échelle mondiale en matière de développement technologique.
La position de Google reflète la préoccupation de l’entreprise selon laquelle des mesures réglementaires aussi drastiques pourraient créer un précédent et étouffer l’innovation dans l’industrie technologique. La société a fait valoir que ses pratiques commerciales sont légitimes et que forcer la vente de Chrome pourrait avoir des conséquences négatives considérables.
L’affaire contre Google n’est pas nouvelle : les préoccupations antitrust concernant la domination de l’entreprise dans le domaine de la recherche durent depuis des années. L’affaire du gouvernement américain remonte à l’administration Trump, qui a déposé sa première action en justice antitrust contre Google en 2020, affirmant que l’entreprise avait utilisé des pratiques anticoncurrentielles pour maintenir sa domination sur les moteurs de recherche. Alors que l’administration Biden continue de faire valoir ces affirmations, l’avenir de Google sur le marché américain pourrait être très différent.
Alors que la bataille juridique se poursuit, tous les regards sont tournés vers le juge de district américain Amit Mehta, qui décidera en fin de compte si Google doit ou non vendre Chrome. L’issue de cette affaire pourrait créer un précédent pour l’industrie technologique, alors que d’autres entreprises sont confrontées à une surveillance croissante de leurs pratiques commerciales et de leur domination du marché.
La prochaine conférence de mise en état de l’affaire est prévue pour le 26 novembre. Même si aucune décision immédiate n’est attendue, la vente potentielle de Chrome pourrait changer le paysage de la publicité en ligne et de la concurrence sur le marché des navigateurs. Pour l’instant, Google se prépare à lutter contre ce qu’il considère comme une atteinte excessive du ministère de la Justice, mais l’affaire pourrait avoir des conséquences considérables pour l’entreprise et l’industrie technologique.
Crédit image en vedette: Growtika/Unsplash
Le message du ministère américain de la Justice fait pression pour la vente de Google Chrome en raison de revendications monopolistiques apparaît en premier sur TechBriefly.