Le commissaire européen a accusé la plateforme de médias sociaux X d’Elon Musk, anciennement connue sous le nom de Twitter, d’induire ses utilisateurs en erreur.
L’accusation découle des conclusions préliminaires des régulateurs qui suggèrent que X viole la loi sur les services numériques (DSA) de l’Union européenne. Le bras exécutif de l’UE, Thierry Bretona annoncé vendredi que la plateforme ne respectait pas les réglementations concernant les « dark patterns », la transparence publicitaire et l’accès aux données pour les chercheurs.
Ces résultats ont des implications importantes pour X, car le non-respect de la DSA peut entraîner des amendes substantielles et d’autres sanctions.
A l’époque, #ChèquesBleus utilisé pour désigner des sources d’information fiables️🐦
Maintenant avec X, notre vue préliminaire est que :
❌Ils trompent les utilisateurs
❌Ils enfreignent #DSA
X a désormais le droit de se défendre, mais si notre point de vue est confirmé, nous lui imposerons des amendes et exigerons des changements importants. pic.twitter.com/M9tGA5pYQr
— Thierry Breton (@ThierryBreton) 12 juillet 2024
X fait face à des allégations de pratiques trompeuses
L’enquête sur les pratiques de X a débuté en décembre 2023, scrutant le respect par la plateforme du DSA. Selon la Commission, l’un des problèmes majeurs réside dans l’utilisation abusive de la fonction de vérification par « coche bleue ». Contrairement aux pratiques traditionnelles du secteur où la vérification signifie l’authenticité, X permet à n’importe qui de s’abonner et d’obtenir ce statut. Cette approche a semé la confusion chez les utilisateurs, affectant leur capacité à discerner l’authenticité des comptes et du contenu. La Commission a souligné que des acteurs malveillants ont exploité ce système, trompant encore plus les utilisateurs.
Outre les problèmes de vérification, la Commission a constaté que X ne respectait pas les normes requises en matière de transparence publicitaire. La plateforme n’a pas fourni un référentiel fiable et consultable de publicités, ce qui est une exigence clé de la DSA. Ce manque de transparence empêche les utilisateurs de prendre des décisions éclairées et porte atteinte au cadre réglementaire conçu pour garantir l’équité et la responsabilité dans la publicité en ligne.
Manque de soutien à la transparence de la recherche
Un autre domaine critique dans lequel X ne serait pas à la hauteur est celui de l’accès des chercheurs aux données publiques. La DSA impose aux grandes plateformes en ligne d’accorder aux chercheurs indépendants l’accès à leurs données pour faciliter les études sur divers impacts sociétaux, notamment la désinformation et la sécurité publique. Cependant, les conclusions de la Commission indiquent que X a conçu ses processus de manière à décourager les chercheurs d’accéder à son interface de programmation d’applications (API). Cette obstruction entrave les efforts visant à mener des recherches indépendantes et à analyser l’influence de la plateforme sur le discours public.
Le manque de soutien aux chercheurs non seulement viole la DSA, mais soulève également des inquiétudes quant à l’engagement de X en matière de transparence et de responsabilité. La capacité des chercheurs à examiner et à comprendre la dynamique des plateformes de médias sociaux est essentielle pour résoudre des problèmes tels que la désinformation, l’ingérence électorale et d’autres menaces à la sécurité publique. En empêchant l’accès aux données, X compromet ces efforts de recherche essentiels.
Conséquences potentielles et prochaines étapes
Suite à ces conclusions préliminaires, X a la possibilité d’examiner le rapport de la Commission et de soumettre une réponse formelle. La réponse de la plateforme sera essentielle pour déterminer les prochaines étapes et les sanctions potentielles. Le commissaire européen Thierry Breton a souligné que X avait le droit de se défendre, mais si les conclusions se confirmaient, l’entreprise pourrait être confrontée à des amendes pouvant atteindre 6 % de son chiffre d’affaires annuel mondial total. Étant donné qu’Elon Musk a radié la société de la cote après avoir acquis Twitter en 2022, ses données de performance financière ne sont plus accessibles au public, ce qui ajoute un niveau de complexité supplémentaire à la situation.
Outre les sanctions financières, la Commission est habilitée à imposer des pénalités périodiques et à appliquer des périodes de surveillance renforcée pour garantir le respect de la DSA. L’objectif principal de la DSA est d’améliorer la transparence et la responsabilité des grandes plateformes en ligne, en veillant à ce qu’elles fonctionnent d’une manière qui protège les utilisateurs et préserve la sécurité publique.
L’issue de l’enquête de la Commission sur X sera surveillée de près, car elle constituera un précédent quant à la manière dont les autres plateformes seront tenues responsables en vertu de la DSA. Pour l’instant, les projecteurs restent braqués sur X, qui doit relever ces défis réglementaires et répondre aux allégations de tromperie envers ses utilisateurs.
En 2024, la Commission a également ouvert des procédures formelles contre d’autres grandes entreprises, dont TikTok, AliExpress et Meta.
Crédit de l’image en vedette: Emre Çıtak/Créateur d’images Bing
Source: Le commissaire européen accuse X d’avoir induit ses utilisateurs en erreur